samedi 8 septembre 2012

Prévisions saisonnières : Septembre 2012 à Mars 2013

Introduction

Ici, il convient au préalable de clarifier ce que nous entendons par « prévisions saisonnières ». Il n'est pas possible à ces échéances de prévoir les anomalies des températures et des précipitations exactes pour un mois donné. Il s'agit de dégager quelle pourrait être l'évolution des masses d'air déterminant le temps sur l'Europe Occidentale.
De plus, le ressenti que nous avons est souvent bien différent de la réalité des chiffres. Ainsi, l'Hiver dernier (c'est-à-dire le trimestre Décembre 2011-Janvier 2012-Février 2012) fut doux et humide. Cependant, nous gardons plutôt un souvenir de froidure, car les deux premières semaines de Février ont été glaciales.

 


Les objets de cette étude sont donc principalement abstrait par rapport à notre perception quotidienne de la météorologie, et regroupe notamment le vortex polaire, la zone barocline, et les ondes atmosphériques.
Le vortex polaire est une dépression froide semi permanente de la haute atmosphère polaire (au delà de cinq kilomètres d'altitude). Il se reforme en Septembre et se dissipe en Mars ou Avril. Un vortex polaire plus concentré apporte généralement à l'Europe de l'Ouest un régime de temps plus zonal -dans la majorité des cas associés à un temps doux et humide- . Au contraire, un vortex polaire plus éclaté apporte souvent -mais pas toujours...- un temps plus hivernal.
La zone barocline est la région des latitudes moyennes où se produit l'opposition entre l'air froid venu du Pôle et l'air chaud venu des tropiques. Dans cette zone se développe, l'air s'écoule majoritairement d'Ouest en Est. Et les dépressions extratropicales qui dominent le climat de nos Hivers se forment en son sein. Elle est plus ou moins au Nord, plus ou moins bien défini suivant les Hivers.
Les ondes atmosphériques sont des perturbations de grande échelle, plusieurs milliers de kilomètres, dans l'écoulement zonal (d'Ouest en Est) de l'air, et interagissent avec le vortex polaire.


En l'état des connaissances, les paramètres influant considérés sont également relativement abstrait. À l'exception de l'activité solaire, il s'agit d'oscillations atmosphérique et océanique, telle que l'ENSO (un cycle de refroidissement/réchauffement périodique du Pacifique équatorial), la MJO (une oscillation de la convection tropicale), la QBO (une alternance de vents d'Est et d'Ouest dans la haute atmosphère équatoriale), et les conditions actuelles en surface de l'Arctique.


De plus, il existe des modèles de prévisions saisonnières qui essayent de calculer quel pourrait être l'état futur de l'atmosphère, à plusieurs mois d'échéances. À notre avis, ces modèles présentent d'un point de vue conceptuel de graves lacunes, et nous ne leur accordons qu'une valeur très indicative.


Situation actuelle


À l'heure actuelle, nous pouvons noter déjà des premiers éléments concernant le vortex polaire et l'activité ondulatoire.

Actuellement, la stratosphère se refroidit plus vite que la moyenne, et le vortex polaire s'est rapidement reformé. Cette reconstitution est marqué par la présence de vents d'Ouest déjà soutenus sur le bord Sud du vortex, par 60°N. De plus, si il n'est pas possible d'attribuer ainsi un événement météorologique à l'évolution climatique, cette tendance est en cohérence avec les récentes recherches. Ainsi, la stratosphère polaire, suite à la fonte de la banquise et du réchauffement climatique, devrait se refroidir durant la saison froide et favoriser un vortex plus concentré.Nous pouvons également remarquer que cette reconstitution précoce et marqué du vortex affaiblit la couche d'ozone stratosphérique, la concentration en ce composé étant nettement inférieur à la normale. Ceci devrait amplifier le refroidissement de la stratosphère au cours de l’Automne. 
 
Vent zonal en m/s (1 m/s = 3.6 km/h) à 10 hPa (environ 30 000 mètres d'altitude). Notons le récent basculement des vents à l'Ouest (valeur positive), ainsi que la valeur plutôt élevée pour la saison.

De plus la troposphère reste en ce mois de Septembre très marquée par de fortes anomalies de circulation dû à la perte de banquise, tel que discutait précédemment. Cela favorise l'activité ondulatoire de l'atmosphère, et pourrait éventuellement interagir avec la dynamique stratosphérique après l'Automne.


Analyse des facteurs déterminants


La hausse de l'activité solaire est en cours, et elle devrait atteindre un maximum d'ici mi-2013. Celle-ci se manifeste notamment par une émission plus importante de rayonnement ultraviolet. Cette hausse du rayonnement UV devrait favoriser une plus grande stabilité et concentration du vortex polaire.

Flux radio de longueur 10.4 centimètres émis par le Soleil. Notons la progression du flux vers un possible maximum en 2013.
Le flux solaire UV ne peut être mesuré directement, il est donc estimé à partir du flux solaire radio. Celui est maintenant proche de son maximum. Cette hausse du flux solaire UV favorise un renforcement du vortex polaire. Cependant, l'activité reste modérée, car ce cycle sera moins puissant que le précédent. Une plus grande stabilité du vortex polaire est donc à envisager si nous considérons ce paramètre.


La QBO devrait basculer progressivement en phase d'Ouest (QBO +). Cette progression est déjà en cours, mais ne devrait pas être achever avant 2013.

Vent zonal de la stratosphère équatoriale. Notons la progression en cours de vents d'Ouest.

La QBO- est en général favorable à l'éclatement du vortex polaire, alors que la QBO+ favorise une plus grande concentration du vortex polaire et une circulation plus zonale. Le maintien de la QBO- en première partie d'Hiver devrait être plutôt favorable à un éclatement du vortex polaire ; puis la progression de la QBO+ devrait favoriser la stabilité du vortex polaire, et par voie de conséquence un régime de temps plus zonal.


L'ENSO bascule actuellement en phase « El Niño », c'est-à-dire que les eaux du Pacifique équatorial se réchauffent :

Anomalies en degrés Celsius de la température de l'Océan. Notons une langue d'eau anormalement chaude sur l'équateur Pacifique (+0.5 à +1°C)


En général, un événement ENSO positif est favorable à une déstabilisation plutôt précoce du vortex polaire. De plus, les cycles de la MJO semblent être particulièrement faible durant cette saison froide, en lien avec l'ENSO, ce qui limite la formation d'ondes atmosphériques à partir de l'équateur.


Le dernier élément à évoquer est le réchauffement climatique de l'Arctique. C’est un facteur qui joue désormais un rôle majeur dans notre climat. Des études ont ainsi montré que les périodes froides des derniers hivers (entre autre exemple l'Hiver 2005/2006, Décembre 2009, Décembre 2010, Février 2012) ont en partie pour origine le réchauffement accéléré de l'Arctique. Cette année, la banquise a atteint un niveau minimum historique d'extension. En conséquence, l'Océan Arctique a accumulé de l'énergie :

Anomalies en degrés Celsius de la température de l'Océan. Notons une domination des anomalies positives, particulièrement du côté Canadien (localement +8 à +10°C)

L'anomalie de température est particulièrement forte du côté canadien, en mer de Beaufort. Par d'autres moyens d'analyses, il est possible qu'elle reste détectable jusqu'à 100 mètres de profondeur environ. La portée réelle de cette surchauffe de l'Arctique reste donc incertaine pour l'instant, et se traduit par des schémas de circulation émergeant qui sont encore mal compris. La perte de la banquise favorise l'absorption des rayons solaires par l'Océan. Cette énergie n'est alors plus réfléchie. Hors, une partie de cette énergie réfléchie réchauffe en retour la stratosphère. Face à l'extrême sévérité du recul de la banquise cet été, une embâcle totale du bassin Arctique n'est pas à envisager avant début Novembre, ce qui favoriserait un refroidissement plus marqué de la stratosphère et une plus grande stabilité du vortex. Pour la suite de l'Hiver, cet effet devrait s'estomper, et des anomalies de températures en surface devrait générer des ondes dans la circulation atmosphérique à même de favoriser l'éclatement du vortex polaire. De plus, suivant la région géographique la plus sévèrement impacté, la réponse pourrait ne pas être la même. Ainsi, la situation de l'Arctique restant particulièrement critique et son impact difficile à cerner, il s'agit là du principal facteur d'incertitude. Une embâcle hivernale en très forte régression même sur le secteur central (au nord des côtes du Canada et de la Russie) aurait des conséquences largement hypothétiques.


Prévisions


Les indicateurs semblent être plutôt favorables à une reformation initiale du vortex marqué, associé à un remontée anormalement au Nord de la zone barocline. Cette situation initiale devrait favoriser un temps plutôt doux en Septembre, Octobre, et Novembre. Une anomalie de forte magnitude n'est pas à exclure, particulièrement en Octobre ou Novembre, mais reste assez peu probable. Le temps serait progressivement de plus en plus humide, tout en restant anormalement sec pour la saison. Seul le mois de Novembre pourrait terminer dans les moyennes en terme de pluviométrie.
L'arrivé d'un temps hivernal sera plus probable en toute fin de mois de Novembre ou durant le mois de Décembre. L'hypothèse privilégiée pour l'instant est pour une période de froid humide, mais sans excès. Par la suite, en Janvier et Février, la situation devrait évoluer vers un temps plus zonal, donc doux et humide. Janvier pourrait d'ailleurs être le mois le plus doux de la saison hivernale. Pour fin Février et à partir de Mars, la situation est beaucoup plus incertaine. À l'heure actuelle, nous privilégions la poursuite d'un temps doux s'asséchant progressivement, mais sans certitudes.




Note : Prochainement, nous mettrons en ligne une définition des mots techniques pour faciliter la compréhension.

12 commentaires:

  1. Mais arrêtez un peu avec vos prévisions saisonnières, déjà que vous êtes pas capable de nous prévoir le temps 2 - 3 jours à l'avance, vous vous basez tous sur des pronostics plusieurs mois à l'avance, autant jouer à pile ou face à ce compte... Et quant à ceux qui nous prédisent la fin du monde en 2050 avec le réchauffement climatique, moi ça me fait doucement rire...

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  2. Toi tu n'as rien compris, la prévisions saisonnière est encore à l'expérimentation, elle n'est pas fiable et pourtant elle progresse doucement, l'hiver 2009/2010 avait était bien vu par de nombreux prévisionnistes. Rien ne t'oblige à la lire (d'ailleurs vu ton commentaire je doute que tu aies pris la peine de le faire). De plus il ne s'agit pas de hasard puisque la prévision se base sur des indices climatique qui on le sait influence directement ou indirectement le temps chez nous.
    Bref ne commente pas ce que tu ne comprends pas (sauf pour poser des questions).

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    1. Très bon article de paix. Ce n'est pas la prévision qui est importante mais plutôt l'analyse de la situation qui est très claire pour le commun des mortels comme moi.

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  3. J'ai rien compris??

    La plupart du temps à la télé quand j'écoute la météo ils se trompent... Et vous voulez nous faire croire que vous êtes capable de prévoir le temps qu'il fera dans x années??? Franchement respect vous êtes des dieux... On se donne rdv içi au printemps pour faire le bilan de cet hiver et si je devais jouer les sorciers, je dirais que cet hiver sera froid (normal c'est l'hiver...)!

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    1. La prévision saisonnière a toujours été très difficile et c'est ce qui est passionnant. Celui qui a rédigé cet article ne prétend pas prévoir de façon fiable à 100% le temps qu'il fera cet hiver, mais il analyse les données actuelles par rapport à ce qu'il s'est passé les années précédentes pour établir une tendance. Tu remarqueras d'ailleurs qu'il parle au conditionnel lorsqu'il parle de la météo de cet hiver. C'est facile de critiquer lorsqu'on ne sait pas de quoi on parle. Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas avec des gens comme toi que la science avancera.

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    2. Oui tu as rien compris, le message que tu viens d'ajouter le confirme encore plus. Je n'ai rien prétendu du tout, tout est dit dans mon précédent message (je me demande si tu sais lire). Bref sur ce le débat est clos.

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  4. Ces prévisions datent du 8 septembre. Depuis, il y a peut-être des changements.

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  5. Oui je sais lire môssieur le scientologue, c'est facile d'écrire un article ou personne n'y comprend rien à part ceux qui l'écrive...

    Pour moi ça s'appèle noyer le poisson, c'est comme pour tout ces apprentis sorciers qui écrivent des formules savantes et qui passent pour des intellos. C'est très facile d'écrire des choses très savante pour que personne ne comprenne rien et disent amen aux moindres affirmations que vous faîtes... Encore une fois l'homme se donne beaucoup trop d'importance face à des éléments naturels qui ne maîtrisent pas ou qu'ils immitent mal...

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  6. C'est bien pour ça que je te dis que tu n'y connais rien et que je ne vois pas l’utilité de critiquer son analyse (qui est loin d'être compliqué si on s'intéresse à la météo/climatologie) alors que tu ne sais pas ce que signifie le moindre indice. En plus je ne vois pas le rapport à la scientologie et à la sorcellerie. Dès qu'on fait quelque chose qui sort de ce que tu connais on devient une sorte de secte obscure si j'ai bien compris ?

    Bref je le répète une dernière fois car tu n'as toujours pas compris, la prévision saisonnière est encore à l'expérimentation, elle n'est pas fiable, mais grâce aux nombreuses recherches elle progresse ! On écrit pas un blabla scientifique où rien ne se tient, c'est juste que tu ne le comprends pas ce qui est normal si tu ne t'intéresses pas à la climatologie, ton ordinateur fonctionne avec des technologies que tu ne comprends pas non plus et tu l'utilises quand même non ? Au bilan de l'hiver qui arrive ce prévisionniste pourra faire un bilan de ce qui ne va pas ou de ce qui a fonctionné dans sa prévision et ainsi progresser pour la prochaine fois.

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  7. Je ne remets rien en doute, cependant moi ce qui m'énerve dans cette société, c'est qu'on écrit des trucs super compliqué et que personnes ne comprend rien, en gros si tu es ignares, tu es rejetté dans la société, je trouve ça un peu prétentieux. On fait toujours les forts face aux plus faibles et je trouve moi que c'est une injustice totale...

    Car les plus faibles se font toujours bouffer... Pour en revenir à la météo, je suis pas passionné c'est vrai. Le matin quand je me lève j'ouvre mes volets et je sais comment m'habiller selon le temps, j'ai pas besoin d'écouter la télé. Je trouve personellement que certains s'alarment vite quand ils annoncent quelques orages ou trois flocons en hiver. On est toujours en vie, la vie continue avec les aléas climatique, ça n'empêche personne d'aller au boulot (alerte ou pas alerte)... Et concernant le "réchauffement" climatique, pas besoin de vous faire un dessin, vous connaissez mes convictions dorénavent, on en fait des tonnes je trouve. Le climat continuera à changer avec ou sans nous, mais au final, la nature triomphera toujours face aux pauvres humains que nous sommes...

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  8. Toutes les connaissances qui te manquent sont accessibles sur internet, a toi de t'intéresser au sujet si tu veux pas te faire arnaquer ;)
    Ensuite le changement climatique, on va pas partir sur un débat sans fins (y'a un nombre de theses impressionnantes sur ce sujet) mais en tout cas la fonte exeptionnelle de la banquise cet été aura surement des conséquences sur notre hiver.

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  9. C'est pas parce que il y-a un nombre de thèses impressionante sur un sujet qu'on doit le considérer comme une parole d'évangile ou la panacée... C'est une maladie moderne en ce moment... Parce que untel l'a dit c'est vrai... Ayez un esprit critique de temps en temps!

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